Dix phrases pour Florance P.

1. 
En regardant tes dessins je sens que je dois me prendre du temps.
Le temps. Dans la version idéale: le temps de la création.

 

2.
Elle, ta création, nous amène entre deux systèmes. Là il y a l’accélération exigée par notre société – le vieux time is money – et le temps qui se passe dans la contemplation.

 

3. 
Tu nous montre comment aller vers  une narration qu’on connait depuis son enfance: là ou tout se mélange : réalité, vérité, invention et fiction.
Là où il y a cette unité céleste.

 

4. 
Tes œuvres nous offrent l’odeur de la « Ursuppe ».

 

5. 
En évoluant entre deux systèmes ton apport est perceptible sur les lignes de rencontre, sur des frontières : entre moi qui regarde et moi qui est dans le tableau.

 

6. 
Les frontières – même les frontières ouvertes - sont des biotopes.
Tout y coexiste :mines, clôtures électriques mais aussi bâtiments vides, plantes rares, fleurs, herbes miraculeuses.

 

7. 
Là où tu nous amènes c’est entre le système parce que au sein des systèmes il y a peu de place pour la découverte, mais entre oui !

 

8. 
Ton œuvre nous montre que l’art ne se mesure pas par sa « valeur d’exposition » (Walter Benjamin)

 

9. 
La création, sa manifestation, disparaissent derrière le discours.
Tes images veulent nous sauver.

 

10. 
Merci pour ce voyage vers des endroits qu’on pense connaître parce que ce sont des endroits qui existent dans notre mémoire collective : c’est là que la vie commence. 

 

Francesco Micieli